Résumé
L’efficacité de l’acupuncture et de l’auriculothérapie ne sont plus à démontrer. Leur action neurophysiologique et la stimulation de la production d’opioïdes endogènes sont des notions bien acquises. La richesse d’innervation du pavillon auriculaire, sa forte densité en récepteurs nerveux, sa connexion dense avec le tronc cérébral, sa riche vascularisation avec des nombreuses anastomoses, son impact direct et puissant sur le système nerveux limbique feront de ce pavillon un allié incontestable pour l’acupuncteur. 

Alors pourquoi se priver de mettre des électrodes sur 4 aiguilles d’acupuncture posées sur chaque oreille ? Et pourquoi l’auriculothérapeute n’irait-il pas s’intéresser à ce qui se passe un plus bas que le Bulbe rachidien, au niveau de la moelle épinière ? Et s’y intéresser en plaçant des aiguilles au niveau de différents métamères sur des points d’acupuncture “incontournables” et ancestraux, et d’y poser quelques électrodes, conjointement lors d’une même séance ? 

Cette double approche, “somato-cérébrale”, n’a rein à envier aux divers systèmes d’électro-stimulation du nerf vague. Elle est simple et pragmatique. Divers stimulateurs existent sur le marché. Le centre d’acupuncture du Pôle de consultation “L”‘Hirondelle” utilise l’Agistim Duo de la firme Sedatelec. Il permet notamment l’utilisation de plusieurs fréquences simultanément avec des modes d’impulsions variables pour éviter le phénomène de l’accommodation. 

Avec 8 canaux, il est possible de poser 4 électrodes sur chaque pavillon auriculaire et 8 au niveau abdominal en péri-ombilical, ou in “loco dolenti” selon une disposition en étoile. Cette technique peut s’appliquer tant pour des traitements aigus que chroniques et pour de multiples applications. Outre la stimulation évidente d’opioïdes endogènes, cette technique agit rapidement sur la composante limbique des pathologies. Cette charge émotionnelle bien trop sous estimée est largement prise en compte par cette double électro-stimulation.